Le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère atteint des sommets inégalés

Par Ian Angus

La septième année consécutive de fortes hausses entraîne la plus forte concentration de gaz à effet de serre enregistrée en 61 ans d’observations.

Comme le montre l’animation ci-dessous, le niveau actuel n’est pas seulement le plus élevé en 61 ans – mais il n’a pas été aussi élevé depuis au moins 800’000 ans.

La U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) rapporte que le dioxyde de carbone atmosphérique a continué son augmentation rapide en 2019, la moyenne pour mai atteignant 414,7 parties par million (ppm) à l’Observatoire de référence atmosphérique de Mauna Loa (Etat d’Hawaï) de la NOAA.

Selon les données publiées aujourd’hui (11 juin 2019) par la NOAA et la Scripps Institution of Oceanography, il s’agit du pic saisonnier le plus élevé enregistré en 61 ans d’observations au sommet du plus grand volcan d’Hawaï et de la septième année consécutive de fortes augmentations mondiales des concentrations en dioxyde de carbone (CO2). La valeur maximale de 2019 était de 3,5 ppm supérieure à celle de 411,2 ppm enregistrée en mai 2018 et marque le deuxième plus haut bond annuel jamais enregistré.

Les valeurs mensuelles de CO2 à Mauna Loa ont dépassé le seuil de 400 ppm pour la première fois en 2014.

«Il est d’une importance cruciale de disposer de ces mesures précises et à long terme du CO2 afin de comprendre à quelle vitesse la pollution par les combustibles fossiles modifie notre climat», a déclaré Pieter Tans, scientifique principal de la Division de la surveillance mondiale de la NOAA. «Ce sont des mesures de l’atmosphère réel. Elles ne dépendent d’aucun modèle, mais elles nous aident à vérifier les projections des modèles climatiques, qui ont même sous-estimé le rythme rapide du changement climatique observé.»

La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente chaque année, et le taux d’augmentation s’accélère. Les premières années à Mauna Loa ont connu des augmentations annuelles moyennes d’environ 0,7 ppm par année, qui sont passées à environ 1,6 ppm par année dans les années 1980 et 1,5 ppm par année dans les années 1990. Le taux de croissance est passé à 2,2 ppm par an au cours de la dernière décennie. Il existe des preuves abondantes et concluantes que l’accélération est causée par l’augmentation des émissions, a dit M. Tans.

Les données du Mauna Loa, ainsi que les mesures des stations d’échantillonnage du monde entier, sont recueillies par le Réseau mondial de référence pour les gaz à effet de serre de la NOAA et produisent un ensemble de données de recherche fondamentale pour la science climatique internationale.

La valeur moyenne mensuelle la plus élevée de CO2 de l’année se produit en mai, juste avant que les plantes commencent à éliminer de grandes quantités de gaz à effet de serre de l’atmosphère pendant la saison de croissance de l’hémisphère Nord. Dans l’automne, en hiver et au début du printemps, les plantes et les sols dégagent du CO2, ce qui fait monter les niveaux jusqu’en mai.

Charles Keeling (1928-2005) a été le premier à observer cette hausse saisonnière et la baisse subséquente des niveaux de CO2 incorporés dans les augmentations annuelles, un cycle maintenant connu sous le nom de courbe de Keeling et qui ressort de l’animation ci-dessous:

 

 

(Publié sur le site Climate&Capitalism, le 11 juin 2019; traduction A l’Encontre)

 

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