France. Face à un Hollande «schröderisé», «que faire»?

Hollande: Mouvement des jeunesses socialistes
Hollande: Mouvement des jeunesses socialistes

Textes et introduction pour une réflexion

François Hollande lors de sa visite à Dijon, les 11 et 12 mars 2013, pour tenter de «renouer le contact avec les Français», a reçu en plein front l’interrogation d’un syndicaliste: «Elles sont où vos promesses?» Le service d’ordre l’a prestement fait taire et l’a embarqué, sans ménagement. Le «plan com’» ne devait pas être bousculé. Or, de ce «nouveau concept de déplacement», il n’est resté que cela, en termes d’images!  Plus qu’un symbole. La relative faiblesse des manifestations du 1er mai 2013 ne peut être détachée de cette expression de désarroi, produit «d’une attente vague, même sceptique», mais qui n’empêche pas un désappointement qui se mélange à une colère qui cherche ses modes d’expression.

De fait, il n’y a là rien d’étonnant. Aucun doute ne pouvait exister sur la politique d’une présidence Hollande et de son gouvernement, du moins pour ceux qui examinent, sur la durée, les mutations sociologiques des «sommets» – ainsi que celles des étages moins élevés – de la social-démocratie européenne. De manière résumée, un peu stylisée – donc ne prenant pas en compte les caractéristiques nationales – on peut tracer la trajectoire suivante. Le mouvement ouvrier organisé (massif) d’avant 1914 connut un processus de bureaucratisation interne qui se vérifiait déjà avant 1914. Il fut bien perçu par Rosa Luxemburg. Un processus complexe renvoyant à des facteurs multiples aussi bien propres à la division du travail qu’aux conquêtes locales et régionales en termes institutionnels et légaux et à la défense de la «forteresse organisationnelle» qu’il faut protéger face aux dangers d’une attaque de la droite en cas de «désordres». Un Paul Brousse (1844-1912) ne fondait-il pas son «possibilisme» sur le «municipalisme», la recherche d’une base sociale plus large en direction de l’artisanat et des professions libérales et sa conversion au «républicanisme», en cette fin du XIXe siècle colonial français. Une sorte d’anticipation idéologico-politique. Ce processus de bureaucratisation «interne» au «mouvement ouvrier organisé» s’est développé suite à son extension parlementaire (voir, par exemple, l’ouvrage de Ralph Miliband: Parliamentary socialism. A Study in the Politics of Labour, 1961) et à une intégration dans les appareils d’Etat et aux mécanismes multiples de «gestion paritaire».

A cela s’est ajoutée, au travers des diverses «étatisations» d’entreprises, une jonction plus organique avec le monde patronal. Elle s’est accentuée avec les dénationalisations qui furent l’occasion d’un recyclage de cadres issus de la social-démocratie. La cogestion (Mitbestimmung) à l’allemande participe de la même transformation: voir le cas exemplaire de Peter Hartz. Ce chef du personnel de Volkswagen AG, membre du SPD et du puissant syndicat IGM, pilota les contre-réformes applaudies par la presse de droite (Handelsblatt, FAZ) aux côtés du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder. Ce dernier fit culminer sa carrière professionnelle à la direction du géant gazier «poutinien» Gazprom. Des fractions significatives des directions gestionnaires social-démocrates sont donc devenues membres des cercles patronaux (ou les côtoyaient de très près pour des raisons dites fonctionnelles) et d’institutions internationales telles que l’OMC (Pascal Lamy), sans même mentionner l’OTAN: de Paul-Henri Spaak, le «socialiste» belge, secrétaire général de 1957 à 1961, à Javier Solana du PSOE qui occupa la même fonction de 1995 à 1999. La trajectoire d’un DSK est emblématique et connue: du Cercle des industriels lancé avec le PDG de Renault Raymond Lévy – où étaient représentées les principales firmes françaises – à la direction du FMI.

M. Aubry chez Pechiney
Martine Aubry chez Pechiney

Mais certains oublient que si Martine Aubry accompagne Hollande en Chine au mois d’avril 2013 – avec une délégation patronale significative – elle avait travaillé de 1989 à 1991 chez Pechiney. Elle y occupait un poste de direction (au 3e rang), sous la protection de Jean Gandois qu’elle «admire». Ce dernier deviendra président du CNPF (Conseil national du patronat français), ancêtre du MEDEF. Ses liens avec Antoine Riboud (patron de Danone) et Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain) ne sont pas un secret. Son expérience de la «gestion syndicale», depuis sa position de négociatrice chez Pechiney, traduit cette synthèse entre l’ENA (Ecole nationale d’administration), l’industrie et le patronat, le PS ainsi que, dans la foulée, le Ministère de l’emploi et de la solidarité. Ce genre de trajectoire forge une sorte «d’habitus de classe» au sein du noyau dur de la social-démocratie, qui se greffe sur une histoire mais en transforme les traits constitutifs. Voilà le soubassement socio-matériel dudit social-libéralisme. Ce n’est pas une «dérive» idéologique ou politique. C’est une mise en concordance entre un cumul d’évolutions, de métamorphoses et leur expression politico-idéologique, avec ses conséquences, y compris, en termes de type de «mobilisations électorales des couches populaires», de fait dévalorisées.

Dès lors, sont peu opératoires, si ce n’est trompeuses, les analogies tirées des années trente ou cinquante, pour définir une orientation en direction des partis de la social-démocratie, en tant que tels,  et des appareils syndicaux qui lui sont  attachés de la part des forces syndicales «de combat» et les forces de la «gauche radicale», dans ses diverses nuances. Cela pour aborder les tâches stratégiques et même tactiques de la période présente. Ce d’autant plus que les rapports de continuité organisée entre le salariat et le «mouvement ouvrier historique» ont profondément changé, pour utiliser un euphémisme.

Il n’en découle pas, ni logiquement ni physiologiquement, qu’il ne faille pas savoir être fort sensible et activement concret pour stimuler et participer à des initiatives d’unité d’action sur des revendications démocratiques (importantes aujourd’hui), sociales et politiques fortement ressenties dans des conjonctures données. Comme c’est le cas en France où la crise sociale et celle du régime sont intriquées et où la droite dure cherche à occuper le terrain de la «rue». Dans ce contexte, la mobilisation du 5 mai – lancée par Jean-Luc Mélenchon – peut prendre un certain relief. Ne pas en être pleinement partie prenante serait faire montre d’une myopie sociale et politique sur les caractéristiques de la conjoncture politique. Certes, cette myopie peut toujours être «corrigée» – dans le discours – par des verres correcteurs «programmatiques», mal façonnés, mettant au premier rang les écarts programmatiques effectifs avec le Front de Gauche (FdG) que ce soit sur la politique du PCF (une composante notable du FdG), les références institutionnelles à une VIe République et la référence citoyenne appuyée qui peut être aisément noyée demain dans une orientation a-classiste, sans parler d’un Mélenchon qui s’autoproclame potentiel «premier ministre». Au fond une stratégie qui laisse présager une continuité – largement surfaite – avec une histoire du mouvement ouvrier et politique français, sans en appréhender les éléments forts de discontinuité.

Une politique d’unité d’action – et non pas de «front unique ouvrier» ayant les accents des années 1920 ou 1930 ou 1950 qui suppose une structuration d’un autre mouvement ouvrier – ne peut se faire sans un travail politique, sur la durée, de «reconquête», en syntonie avec ce qui se passe dans diverses luttes, d’une identité de classe qui s’assume. Mais tout autant, si ce n’est plus, un travail patient d’existence politique dans des «espaces sociaux» désertés par «la gauche». Et cela ne renvoie pas seulement aux «quartiers périphériques», mais aussi à des lieux divers des activités d’un salariat que toutes les politiques managériales et d’austérité (des coupes sociales au chômage et à la précarité) tendent à «désorganiser» avec des formes nouvelles. Ce qui n’implique pas que des traits d’une désorganisation n’aient pas fait leur œuvre dans le passé, mais cela se produisait dans un contexte national et international différent et un autre type de crise du capitalisme (sans même insister sur les impacts multiples de la mondialisation présente de l’armée de réserve industrielle).

Une conflictualité se loge dans ces «espaces désertifiés» (plus ou moins), avec toutes ses ambiguïtés. Mais elle n’est pas souvent (ou très rarement) synchrone avec les initiatives politico-institutionnelles de la gauche «reconnue». C’est une des difficultés majeures de la période. Sans la saisir, la cible première des initiatives politiques «à gauche du PS» devient, de fait, «l’électorat du PS» (déçu), ou, au mieux, ce qui est appelé «la base PS», difficile à localiser, à l’exception des «sondages d’opinion».

C’est, selon nous, une des questions sous-jacentes au débat qui traverse la «gauche radicale» en France, que ce soit au sein des secteurs du Front de Gauche ou du NPA. Il est difficile d’en juger la pertinence de l’extérieur. Même si nous partageons l’option générale du NPA telle qu’exprimée dans le premier texte publié ci-dessous, nous pensons utile de publier un texte – qui a son intérêt – produit mi-avril par le courant Militant du Front de gauche. Enfin, nous publions avec retard la déclaration issue d’une réunion internationale du «syndicalisme de lutte» organisée par la CGT (Etat espagnol), l’Union syndicale Solidaires (France) et Conlutas (Brésil), une initiative des plus importantes, à laquelle nous avons assisté. (CAU)

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Déclaration du NPA
à propos des manifestations du 1er et du 5 mai

affiche_prenons_la_rueLe NPA (Nouveau parti anticapitaliste) appelle à manifester le 1er mai et le 5 mai. La crise économique, l’offensive du gouvernement et du patronat contre le monde du travail, ainsi que le séisme politique provoqué par les aveux de Jérôme Cahuzac [ex-ministre du budget, démissionnaire suite à un «scandale» d’évasion fiscale] nécessitent une riposte sur le terrain social et politique.

La stupéfaction provoquée par les mensonges arrogants de Jérôme Cahuzac cède la place à une légitime colère, à une révolte. L’évidente complaisance de François Hollande, du gouvernement Ayrault et du Parti socialiste vis-à-vis de ce sinistre personnage choque à juste titre. Comment ces gens-là osent-ils, avec autant de morgue et de culot, se faire les champions de l’austérité?

Le plus scandaleux mensonge de Cahuzac est bien de vouloir convaincre les salarié·e·s et les classes populaires que l’austérité est nécessaire pour sortir de la crise.

C’est le même mensonge qui soude les députés du PS votant la «flexisécurité» [voir à ce propos l’article publié sur le site alencontre.org en date du 11 avril 2013] qui donne de nouveaux pouvoirs au patronat pour disposer des salarié·e·s comme ils l’entendent, en fonction de leurs seuls besoins et intérêts, en invoquant la compétitivité. Une argumentation et une pratique qui soudent aussi ceux de l’UMP (Union pour un mouvement populaire) qui ont laissé faire le PS en s’abstenant, après avoir, sous Sarkozy, participé à la même politique dictée par le Medef (Mouvement des entreprises de France).

Ce mensonge d’Etat réunit tous les ministres et anciens ministres ou députés de la droite et de la gauche libérale. Et dans ce monde de menteurs, le Front national ne se distingue que par sa particulière démagogie et grossièreté. La millionnaire Marine Le Pen ne compte-t-elle pas dans ses amis l’avocat d’affaires qui a ouvert le compte suisse de Cahuzac?

Pour ces amoureux du pognon, user de tous les moyens pour échapper au fisc est tout à fait normal, naturel. La fraude fiscale atteindrait 60 à 80 milliards d’euros en France, soit près de 20% des recettes fiscales brutes. Ce qui représenterait le double des «économies» budgétaire inscrites dans la loi de finances 2013 !

Ce sont environ 590 milliards d’euros d’avoirs français qui sont cachés dans les paradis fiscaux, dont 108 milliards en Suisse. Ces dernières années, les plus grandes banques françaises ont multiplié la création de sociétés situées dans les îles Vierges britanniques, les îles Samoa ou à Singapour afin de permettre à leurs clients les plus fortunés d’échapper au contrôle du fisc.

De l’argent, il y en a!

C’est la première chose que démontre cette affaire. Ce n’est pas à nous de payer! Au nom de quoi faudrait-il se résigner au chômage de masse, à l’amputation des salaires, des retraites et des allocations, au démantèlement des acquis sociaux et des services publics? A l’image des salariés de PSA Aulnay ou des Goodyear, il est plus que jamais légitime de lutter contre les licenciements et contre la dégradation de nos acquis.

Plus que jamais, il est légitime de revendiquer des mesures d’urgence pour les salarié·e·s, comme l’augmentation de 300 euros de tous les salaires, l’interdiction des licenciements et la baisse du temps de travail.

Dans ce monde de l’argent roi, l’argent domine la politique

François Hollande vantait «une République irréprochable» après que Sarkozy se fut revendiqué d’«une République exemplaire», il prétend maintenant moraliser la vie politique!

C’est un vœu pieux que de vouloir moraliser les politiciens professionnels et les institutions de la Ve République, tout autant que de prétendre moraliser un système social fondé sur la rentabilité financière, la course au profit et les spéculations!

Ce système produit, pour le servir, des hommes politiques et des institutions à son image.

Comment y aurait-il une démocratie réelle tant que subsistent les paradis fiscaux et leur corollaire, le secret bancaire ?

Comment y aurait-il une réelle démocratie quand plus de la moitié des salariés gagnent un salaire net inférieur à 1700 euros, que le chômage frappe plus de 5 millions de travailleurs, que la précarité se généralise, que près de 10 millions de personnes vivent avec moins de 900 euros par mois, alors que, à l’autre pôle, s’accumulent d’immenses fortunes?

Comment y aurait-il une réelle démocratie quand les finances publiques, les finances de l’Etat, sont entre les mains de cette oligarchie à laquelle l’État verse une rente annuelle de plus 50 milliards d’euros au titre des intérêts de la dette. Que cette même oligarchie a la mainmise sur toute la vie économique et sociale? Comment y aurait-il une réelle démocratie alors que les médias sont aux mains de cette oligarchie financière?

L’affaire Cahuzac, après les affaires Bettencourt [liens entre la principale actionnaire de L’Oréal, aux côtés de Nestlé, et l’UMP de Sarkozy], Woerth [ ministre des gouvernements Fillon, ex-trésorier de l’UMO et mis en examen en février 2012 pour trafic d’influence passif et recel de financement] agit comme un révélateur de la corruption généralisée du système.

Ils s’enlisent dans les affaires, prenons les nôtres en main!

Ce gouvernement de riches au service des patrons n’est pas le nôtre. Pour mettre l’argent et l’économie au service de la population, nous ne pouvons compter que sur nos luttes. Il faudra construire des mobilisations exceptionnelles du type de celles de juin 1936 ou de mai 1968.

Elle se prépare, aujourd’hui, dans la convergence des luttes contre les licenciements et toutes les mesures antisociales.

Nous voulons en finir avec le carriérisme et l’affairisme politique. Le régime présidentiel qui concentre des pouvoirs exorbitants entre les mains d’un seul [régime présidentiel de la Ve République] est un archaïsme monarchique. Le Sénat n’est qu’un repaire pour politiciens à la retraite. Nous sommes pour une seule assemblée élue à la proportionnelle. Nous voulons déprofessionnaliser la politique: interdiction du cumul des mandats, de faire plus de deux ou trois mandats au cours de sa vie pour reprendre son travail, fixation du revenu des élus à la hauteur du salaire moyen de la population.

Nous sommes pour une démocratie directe qui ne s’arrête pas à la porte des entreprises et qui ne se limite pas à voter pour des représentant·e·s. Nous revendiquons l’autogestion des entreprises par les travailleurs et les travailleuses et le contrôle des services publics par les salarié·e·s et les usagers. La démocratie, c’est la reprise en main par la population de ses affaires, à tous les niveaux de la société, et le refus de confier le pouvoir à des experts ou à des dirigeants professionnels. Cela suppose un réel pouvoir d’élaboration des politiques par toutes et tous afin de rompre avec la passivité dans laquelle l’oligarchie actuelle enferme la majorité de la population.

La démocratie, c’est l’égalité des droits, le pouvoir de contrôle pour la population mais aussi une autre répartition des richesses. C’est la levée du secret bancaire et industriel; la confiscation des avoirs des fraudeurs; la fin des paradis et cadeaux fiscaux; l’expropriation des principales entreprises, sous contrôle des salariés et de la population; l’annulation de la dette ; l’expropriation de ceux qui tirent les ficelles, les financiers; la création d’un monopole public bancaire.

Pour sortir de cette crise économique et politique, il n’y a pas d’autre voie que l’intervention directe des travailleurs, de la population, sur le terrain politique, pour conquérir la démocratie et imposer leurs droits sociaux et politiques.

Bien plus que changer de République, c’est toute la société qu’il s’agit de transformer

Nous serons dans la rue, le 1er comme le 5 mai [manifestation dont Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche et coprésident avec Pierre Laurent du PCT du Front de gauche, promet qu’elle va réunir plus de 100’000 personnes], pour porter ces exigences et perspectives tout en œuvrant au rassemblement de toutes les forces, de toutes celles et tous ceux qui veulent agir pour changer le cours des choses, pour imposer une autre politique répondant aux besoins de toute la société.

Mélenchon (du PG) et Pierre Laurent (secrétaire du PCF)
Jean-Luc Mélenchon (du PG) et Pierre Laurent (secrétaire du PCF)

Nos raisons de manifester sont totalement et diamétralement opposées à celles des réactionnaires et des homophobes qui combattent l’égalité des droits et le mariage pour toutes et tous. La droite la plus réactionnaire et l’extrême droite sont à l’offensive et multiplient, sous couvert du collectif «Manif pour tous» [contre le «mariage pour tous», loi adoptée par le Parlement français en date du 23 avril 2013], les rassemblements et les violences homophobes. Face à leurs provocations, plus que jamais il ne faut rien céder dans la lutte contre l’extrême droite, le racisme et l’homophobie.

Il est plus que temps qu’une opposition de gauche au gouvernement se regroupe, se construise et offre une alternative aux partis de l’austérité

Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche ont pris unilatéralement l’initiative d’appeler à manifester le 5 mai pour une VIe République. Nous ne partageons ni cette façon de faire, ni son objectif, mais nous voulons contribuer au plus large rassemblement possible pour mettre en échec la politique du gouvernement et défendre la perspective d’une démocratie réelle, par en bas, qui mette les financiers et leurs amis politiciens hors d’état de nuire.

Le NPA sera dans la rue, le 1er mai et le 5 mai, avec toutes celles et ceux qui, à gauche, ne veulent ni subir ni capituler devant le gouvernement et les puissances de l’argent qu’il sert, tout en défendant nos propres propositions. (16 avril 2013)

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Contre la Ve République. Contre le gouvernement Hollande-Ayrault. Pour une démocratie réelle. Pour un gouvernement des travailleurs

Par NPA-Créteil (27 avril 2013)

imagesFaillite morale et politique

Le 2 avril, Jérôme Cahuzac a donc avoué : il fraudait bien le fisc, et pas avec le dos de la cuillère ! Le ministre de la rigueur, de l’alourdissement de la pression fiscale sur les travailleurs, était donc un fraudeur !

Durant la campagne présidentielle, Hollande expliquait que « son ennemi » était « le monde de la finance ». C’était en fait l’inverse : il gouverne pour eux et avec eux ! Sa soi-disant « république exemplaire », elle ne l’est que pour les patrons !

Le scandale est évidemment immense. Ce qui s’étale, c’est la faillite morale, politique, du PS, d’un parti étroitement soumis aux exigences capitalistes. Qu’un affairiste tel que Cahuzac ait pu en devenir un dirigeant de premier plan n’est en rien le fruit du hasard.

En toile de fond de ce désaveu, il y a le rejet massif d’une politique cyniquement pro-patronale, celle de l’« Agenda 2014 », de la dérégulation et des cadeaux systématiques aux patrons.

L’extrême droite en embuscade

Dans les milieux populaires, l’impact de cette affaire est immense. Pour les plus larges masses, l’affairisme, la corruption des politiciens pro-capitalistes sont avérés.

Dans ces conditions, le risque existe que ces affaires renforcent Le Pen et son FN, pourtant tout aussi peu recommandables. La virulence de ces courants contre les homosexuels est un avertissement.

Plus que jamais, il est décisif que la gauche politique et syndicale apparaisse comme une alternative à ce gouvernement en faillite, ne laisse pas ce terrain à l’extrême droite.

C’est pourquoi le NPA défend la perspective d’une opposition de gauche à ce gouvernement. Il faut l’unité de toutes les organisations de gauche contre ce gouvernement, pour permettre que s’organise la résistance à sa politique. Notamment, lors des prochaines élections municipales : pas question de s’allier aux agents du pouvoir !

Contre la Ve République et ses institutions

Incontestablement, la situation actuelle a été largement nourrie par la Ve République et ses institutions.

Par de multiples moyens, ces institutions renforcent le pouvoir personnel, celui du Président, contre les partis politiques, le mouvement ouvrier. La masse de la population, les travailleurs sont de plus en plus éloignés des choix qui sont faits en son nom, de «la politique».

L’existence même du Sénat est un autre scandale démocratique. Son mode d’élection indirect y garantit la prééminence des notables – fussent-ils «de gauche».

Quant au mode d’élection à 2 tours, la subordination des législatives à la présidentielle, c’est en fait un système rendant très difficile l’expression d’alternatives politiques au sein de l’Assemblée.

JL Mélenchon, quoiqu’on pense de son programme, avait 11 % des voix en mai 2012, il a 10 députés Front de Gauche à l’Assemblée au lieu d’une soixantaine avec une représentation proportionnelle. Et on nous présente l’Assemblée comme une représentation démocratique !

Et l’Union européenne?

L’UE est un autre élément décisif du hold-up démocratique.

La Commission Européenne de Barroso est en première ligne de l’offensive contre les acquis des peuples d’Europe.

Mais les membres de cette commission sont nommés et étroitement soumis aux exigences de leurs mandataires (en pratique : les gouvernements allemands et français, avant tout). Quant au fait que ces technocrates puissent avoir un droit de veto sur le budget voté par un parlement national, comment le tolérer ? C’est pourtant ce que prévoit le TSCG adopté par Hollande et sa majorité parlementaire…

On pourrait multiplier les exemples, mais tout le monde le sait : l’UE n’a rien de démocratique et c’est aussi pourquoi il faut rompre avec elle !

imagesUne VIe République? La Constituante?

Dans ce contexte, Jean-Luc Mélenchon et le FdG ont donc pris l’initiative d’appeler à manifester le 5 mai. Une telle manifestation peut permettre que s’exprime largement le désaveu de la politique de Hollande-Ayrault – le NPA s’inscrit donc dans cette initiative.

Il n’en demeure pas moins que l’orientation sur laquelle est convoquée cette manifestation fait débat. Pour le Front de Gauche, l’objectif serait de conquérir « la démocratie », de revenir à un système parlementaire classique, tel qu’il a existé sous la IV° République. Mais ce type de régime existe dans de nombreux pays européens, dont la Grèce ou l’Italie… On voit bien que cela ne suffit pas.

Le fond de la question n’est pas seulement politique, mais social. Tant que subsistera le capitalisme, aucun acquis ne sera à l’abri. L’heure est au combat contre ce système en faillite, pas au retour du parlementarisme !

Démocratie réelle maintenant!

Face à la crise politique et sociale, le NPA défend la perspective d’une République Sociale, faisant primer les droits sociaux, le droit au Travail, sur le droit de propriété.

Contre la confiscation de la vie politique, nous défendons le contrôle des élu-e-s, leur révocabilité, la limitation de leur rémunération au niveau du salaire moyen, la limitation du nombre de mandats, la suppression du Sénat (ni représentatif ni légitime), son remplacement par une Assemblée Unique élue à la proportionnelle intégrale. Seul ce mode de scrutin peut permettre d’empêcher la confiscation de la vie publique.

La démocratie doit se développer dans toutes les sphères de la vie publique au plus proche des lieux de vie, de travail et d’étude; vers un contrôle direct des travailleurs et des acteurs de ces lieux.

Un gouvernement des travailleurs!

La crise politique actuelle est avant tout le produit de la crise du capitalisme. Il n’y aura pas de « moralisation » durable tant qu’on n’en aura pas fini avec ce système.

Pour nécessaires que soient les mesures énoncées ci-dessus, elles ne sauraient suffire. Il faut un gouvernement qui s’attaque à la crise sociale, interdise les licenciements, saisisse sans indemnités les banques, sous le contrôle des salariés et usagers, qui socialise les trusts comme Mittal, etc.

Bref, il faut un gouvernement des travailleurs, une politique résolue de rupture avec le capitalisme. C’est à cet objectif qu’œuvrent les militants anticapitalistes.

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La bataille du 5 mai

Par «Le Militant»

MilitantLa manifestation du 5 mai aura lieu. Elle sera un succès parce qu’il est impossible que des milliers y participent autrement que pour les objectifs suivants:
– la démocratie: à bas la Ve République!
– les revendications pour lesquelles nous avons tous ensemble battu Sarkozy un an auparavant: halte aux licenciements, défense des services publics, du logement, des retraites, de la Sécu!

Son annonce par Jean-Luc Mélenchon et à présent sa préparation posent les problèmes politiques centraux du moment. Partout elle suscite soit l’omertà, la loi du silence, soit l’insulte: la manifestation du 5 mai gêne. Dans ce pays, pour ce gouvernement Hollande-Ayrault, il est normal que des armadas de catholiques se présentant comme «les familles» fournissent le terrain aux nazillons et néo-fascistes, qu’ils agressent des militant·e·s, des homosexuels, menacent de mort Caroline Fourest, etc., etc. Mais qu’il soit question de descendre dans la rue pour ce pour quoi nous avons voté il y a un an, c’est défendu!

Alors sortent les machines à calomnie et à diviser. Le ministre Benoît Hamon déclare que la manifestation du 5 mai sera «une manifestation contre la gauche». Il laisse entendre que telle est la ligne politique, tels seraient les propos de Jean-Luc Mélenchon. Gouverner en baissant les pensions, en réduisant chaque semaine un peu plus les services publics, ce n’est pas «contre la gauche», manifester pour tout cela, c’est «contre la gauche». Parole de ministre, évidemment:  de ministre d’un gouvernement capitaliste, assurément. Mais comme l’intéressé est officiellement «à la gauche du PS» et que certains de ses camarades députés se sont abstenus sur la loi transposant l’accord MEDEF-CFDT [ANI : accord national interprofessionnel], son rôle dans le lancement de ce thème et de cette campagne est bien précis. Il s’agit de mettre au pas les socialistes. La place des vrais socialistes, c’est dans la rue le 5 mai. Alors il faut faire croire que c’est une manifestation de division, une manifestation «haineuse contre les socialistes».

C’est terrible mais il faut le dire : ceux qui reprennent aujourd’hui le discours stalinien du début des années 1930 quand la direction communiste allemande traitait la social-démocratie de «social-fasciste» devant Hitler, sont les «socialistes» gouvernementaux d’aujourd’hui. Ils ont la politique de la social-démocratie de cette époque et le langage du stalinisme. Et dans toute la France, un certain nombre – pas élevé, il est vrai, de la masse des socialistes ne marche pas là-dedans – reprennent le discours: «Mélenchon – années trente – Doriot – Déat» [1] et compagnie, lancé par Harlem Désir qui, ne l’oublions jamais, a désigné Mélenchon comme «antisémite» [2] le jour où les nazillons tentaient de marcher sur les Champs-Élysées!

Ce n’est pas l’opposition au gouvernement qui divise la classe ouvrière, c’est le fait de le soutenir. Car si ces messieurs haussent ainsi le ton, c’est qu’ils ont peur. La question d’un autre gouvernement est posée dans les rangs du PS. Les choses sont confuses: on parle d’un gouvernement «élargi», «rouge-rose-vert», mais soyons sérieux: un gouvernement de toute la gauche, qui s’oppose à Mme Merkel et au patronat, peut-il être une version élargie de l’actuel gouvernement? Non, parce qu’il ne devra pas continuer le «remboursement des déficits», non pas ralentir son rythme – comme l’a dit récemment le député PS de Paris Pascal Cherki, en révolte contre Hollande – mais qui peine décidément à définir la politique pour laquelle lui-même a été élu. Il ne s’agit pas de ralentir un peu le rythme des sacrifices imposés au peuple, comme le disent Montebourg [ministre du redressement productif] et d’autres, mais d’inverser la direction politique, de cesser de payer!

La question d’un autre gouvernement se pose donc en filigrane, seul J.L. Mélenchon, force est de le constater, l’ayant posée de manière nationale et frontale. La direction et l’appareil du PCF ont été pris de court par l’appel au 5 mai, et il est clair que s’il avait fallu demander leur autorisation, celle-ci ne serait pas venue. Pierre Laurent [secrétaire national du PCF] tente de donner à la manifestation, qu’il prépare de manière poussive, une autre orientation que celle sur laquelle elle réussira: un «nouveau contrat»… avec l’actuel gouvernement!

C’est toujours là la protection du gouvernement, la protection du régime, la protection de l’ordre établi. Mais André Chassaigne [député PCF] s’est distingué: il n’est pas sûr d’aller au 5 mai, car, voyez-vous, le ton est trop agressif, ce n’est pas bien de vouloir donner un «coup de balai»!  On regrette d’avoir à commenter cette éruption de faux bon sens radical-socialiste de province, là où bien des militants communistes avaient cru voir le porteur de leur identité politique profonde! André Chassaigne ferait mieux de coller un peu moins, par exemple, à la politique de son président de Conseil régional [en Auvergne] qui tente en ce moment même de fermer un lycée agricole en se prévalant du soutien qui lui a été apporté jusqu’à présent par le groupe Front de Gauche du conseil régional, ce qui devrait, on l’espère, changer! Soyons clairs: la position d’A. Chassaigne relaie, dans le PCF et dans le Front de Gauche, la campagne de haine et de division du pouvoir d’État lancée contre «le populisme». Pourquoi? Sur un plan politicien à courte vue, c’est évidemment pour ne pas rompre avec le PS, mais du coup ceci va aussi à l’encontre de la réflexion, du mouvement de la base sociale, électorale et de ce qui reste de base militante au PS. Fondamentalement, il s’agit de protéger l’ordre établi et le régime. Les militants communistes sont en train de comprendre et de voir que le succès et l’action victorieuse passent au contraire par la mobilisation et que le 5 mai est une tâche, un devoir, une perspective. Qu’un élu réformiste honnête, comme André Chassaigne, le comprenne et qu’il finisse par les suivre, serait honorable de sa part. Car on ne fera pas de réformes allant dans le sens du monde du travail et de la démocratie si on reste aligné derrière ce gouvernement!

«Oui, mais quand même, Mélenchon, il charrie». Ce n’est pas nouveau, Mélenchon n’est ni un Dieu ni un sauveur suprême, s’il est capable d’être un tribun. L’histoire du PS dans la Ve République de Mitterrand l’a fait ce qu’il est. Très mauvais caractère, on sait: ce qui était d’ailleurs bien utile pendant la campagne présidentielle. Il n’est nul besoin d’être des inconditionnels de J.L. Mélenchon pour comprendre ce qui se joue réellement et maintenant. Sa situation de candidat ayant fait 11% à la présidentielle, ayant joué un rôle décisif dans la chute de Sarkozy, lui donnait, à lui seul, la possibilité, et donc la responsabilité, d’en appeler à l’intervention politique directe des masses dans la crise de régime. Il l’a fait, à sa façon. Toute la haine, toute la vague de calomnies recuites, de fausses citations, de mensonges divers, qui lui tombe dessus à ce moment-là, n’a pas pour cause telle ou telle bévue antérieure, mais pour seul mobile la peur ou la protection de l’ordre établi. Ainsi, quand le bulletin ReSpublica [journal de la Gauche Républicaine, laïque, écologique et sociale] publie un article s’élevant contre l’appel à «la rue», il s’agit clairement de protéger l’ordre institutionnel existant. On voulait croire que la «révolution citoyenne» ne passait pas par la rue, pas par la grève, pas par la manifestation, pas par l’affrontement. Et bien si. Parce qu’en face de nous, nous avons le capital et l’État, et que le droit à l‘avenir est en question.

Alors ne faisons rien qui facilite la répression de la liberté de parole: non, ce n’est vraiment pas le moment d’interdire à gauche de parler de «balai» et de «salopard»! Assez de censure, nous ne sommes pas des fausses vierges! Car il ne s’agit pas tant de faire «cru et dru» (comme aime à le dire J.L. Mélenchon) que de DIRE CE QUI EST: Dire ce qui est, c’est faire acte de révolution, disait Ferdinand Lassalle! Cette campagne de haine traitant Mélenchon de «populiste» à la lisière de l’extrême droite, ne peut être victorieuse qu’à une seule condition: si elle conforte un sentiment identitaire gauchiste et sectaire dans les rangs du Parti de Gauche (PG) et du Front de Gauche, qui ferait de la manifestation du 5 mai une petite parade «citoyenne», avec des flonflons à la Chavez et des invocations abstraites à la pureté, voire à la purification. La VIe République ne peut être que la République sociale: il s’agit d’imposer la démocratie, une assemblée souveraine, supprimant l’appareil d’État des préfets, recteurs et autres, pour agir directement au service de la société et contre le capital. L’avenir possible pour le PG et pour bien d’autres forces politiques qui peuvent germer et aller de l’avant n’est pas dans la culture d’une identité «à gauche toute», mais dans le rassemblement majoritaire.

Le 5 mai, nous le commencerons. Il faut donc organiser des comités de préparation, des comités pour un gouvernement qui nous représente réellement, des comités pour la VI° République, ayant vocation à se maintenir au-delà du 5 mai. A tous les travailleurs, à toute la jeunesse, et en particulier à tous les socialistes, nous disons: regardez ce qui se passe. A cause du gouvernement Hollande-Ayrault, la droite tient la rue! Du jamais vu depuis les années quarante. «Frigide Barjot» ou ceux qui la manipulent savent ce qu’ils font en décidant d’appeler eux aussi à manifester le 5 mai. Pendant que les H. Désir et les Benoît Hamon tapent sur leur gauche, la réaction s’organise. Puisque les forces qui sont derrière Frigide Barjot en ont décidé ainsi, le 5 mai sera:
le rassemblement contre la droite et la réaction!
– le rassemblement pour un gouvernement qui nous représente réellement!
– le rassemblement pour en finir avec la Ve République ! (16 avril 2013)

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[1] Jacques Doriot passa du PCF à la droite collaborationniste fasciste avec les nazis avec son parti: Le Parti populaire français (PPF), créé en 1936. Marcel Déat, membre du Parti socialiste (SFIO), exclu du PS en 1933, passera des «néo-socialistes» au Rassemblement national populaire qui sera une figure de proue de la collaboration avec l’occupation nazie de la France.

[2] Selon une retranscription erronée de l’Agence France Presse (AFP), il était attribué à Mélenchon l’affirmation selon laquelle Pierre Moscovici – ministre des Finances –, à propos de la crise financière à Chypre et de la politique de la troïka, qu’il «ne pensait pas français» mais «finance internationale». Harlem Désir a fait une déclaration disant que Mélenchon utilisait «un vocabulaire des années 1930, que l’on ne pensait plus entendre de la bouche d’un républicain et encore moins d’un dirigeant de gauche». H. Désir laissait entendre, de manière peu honnête, que Mélenchon avait fait allusion à un lien existant entre «finance juive» et «finance internationale».

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Réseau syndical international de solidarité et de luttes

reseau2-1024x704Plus de soixante organisations de différents pays et de quatre continents ont participé à Paris à la Rencontre internationale du syndicalisme alternatif du 22 au 24 mars 2013. Nous, qui nous sommes réunis à Paris, nous optons pour un syndicalisme de confrontation, opposé au syndicalisme des pactes sociaux. Nous affirmons que la lutte est la seule voie vers la transformation sociale. Nous croyons à la démocratie directe, au syndicalisme assembléiste face au syndicalisme des états-majors bureaucratiques, à l’internationalisme, à la lutte internationale de la classe ouvrière et des opprimé-es.

À l’occasion de la célébration du 1er mai, la journée internationale de lutte de la classe ouvrière, nous déclarons que:

1) La crise-escroquerie économique, politique et sociale actuelle du système capitaliste pousse les travailleurs/ses et les peuples à la misère. Et elle devient une véritable catastrophe sociale dans de nombreux pays.

2) Les gouvernements et les institutions internationales appliquent des plans de guerre sociale et la catastrophe qui les accompagne contraste avec les aides multimillionnaires scandaleuses de ces gouvernements et institutions aux banques, avec des cas de corruption éhontée qui touchent les hiérarques du système.

3) On ne peut pas continuer ainsi. Les gouvernements, loin de tenir compte du rejet social, annoncent de nouvelles coupes sombres dans les emplois, les salaires et les aides sociales, de nouvelles privatisations et le pillage de pays entiers.

La défense des travailleurs/ses et des peuples exige une lutte résolue contre ce système qui conduit l’humanité à la barbarie et à la destruction de la planète. Elle exige d’abandonner toute illusion politique de concertation sociale avec les gouvernements qui mettent en œuvre ces plans de guerre sociale. Il n’y a pas de retour en arrière dans ce processus de lutte.

4) La classe ouvrière du monde et en particulier d’Europe qui mène aujourd’hui des combats décisifs contre les gouvernements de la troïka, doit opposer à ces plans de guerre sociale ses propres mesures et ses solutions pour offrir une issue sociale et populaire à cette crise-escroquerie.

C’est pourquoi nous disons:

À bas les plans d’austérité ! Abrogation immédiate des coupes sociales et des réformes du travail!

La défense d’un salaire digne, de l’emploi, de la santé et de l’éducation publique, exige que les multiples luttes partielles, d’entreprises et de secteurs qui secouent le « vieux continent » s’unissent autour d’une demande urgente : dehors les gouvernements et les politiques d’austérité! Qu’ils s’en aillent! Pas de retour en arrière!

Nous disons qu’il y a vraiment des ressources, qu’on peut vraiment donner une solution à la crise en défendant les intérêts ouvriers et populaires. Mais cela exige de mettre en œuvre des mesures résolument anticapitalistes. C’est pourquoi nous défendons l’arrêt immédiat du paiement de la dette, une dette illégitime que nous, les travailleurs/ses et le peuple, n’avons pas contracté.

La lutte pour l’emploi, pour le partage du travail et de la richesse exige d’arracher les ressources financières des mains des spéculateurs et des banquiers : nationalisation sans indemnisation du secteur bancaire et des entreprises clés, réformes fiscales faisant payer davantage ceux qui ont le plus, afin de mettre toutes ces ressources au service de l’unique plan de sauvetage qui manque, un Plan de sauvetage des travailleurs/ses et de la majorité sociale (99 %)

5) La classe ouvrière et d’autres mouvements sociaux mènent les luttes avec les opprimé-es du monde. Nous devons mener haut et fort la lutte contre le machisme et toutes les formes d’oppression des femmes ; la lutte contre la xénophobie, le racisme et toute forme d’oppression des travailleurs immigrés, et la lutte au droit à l’autodétermination des peuples, à la défense du droit de toutes les nationalités opprimées à exercer leur souveraineté. Sans une lutte conséquente contre toutes ces formes d’oppression, l’unité de la classe ouvrière pour la transformation et la justice sociale ne sera pas possible.

6) A l’occasion d’une journée de lutte internationale comme le 1er mai, nous réaffirmons notre solidarité la plus résolue avec tous les travailleurs/ses et les peuples du monde qui font face à l’impérialisme et aux dictatures. Notre solidarité va en particulier aux peuples arabes, du Moyen-Orient, aux communautés indigènes et à toutes les luttes populaires.

7) Nous nous engageons à préparer un 1er mai internationaliste et de lutte, en appelant l’ensemble des organisations du syndicalisme alternatif et des mouvements sociaux à faire de grands rassemblements et des manifestations alternatives à celles du syndicalisme institutionnel et bureaucratisé, qui seront une référence claire de classe et de combativité.

8) La situation particulière que nous vivons sur le continent européen et l’expérience récente du 14 novembre dernier exige que nous menions toute une activité d’explication, de coordination et d’initiatives pour arriver à une nouvelle grève générale continentale, qui ait une continuité jusqu’à ce que nous fassions sauter les politiques de la troïka et que nous, travailleurs/ses du monde entier, soyons les protagonistes d’une nouvelle société basée sur la démocratie, la liberté et la justice sociale.

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Pour la France: Union syndicale Solidaires (Solidaires), Émancipation tendance intersyndicale (Émancipation) ; Confédération Nationale du Travail-Solidarité Ouvrière (CNT SO). Courant Syndicaliste Révolutionnaire (CSR) ; Confédération Nationale du Travail (CNT-f)

Ces rencontres ont été organisées par les organisations syndicales interprofessionnelles suivantes: Central Sindical e Popular Conlutas (CSP-Conlutas) – Brésil;   Confederación General del Trabajo (CGT) – Etat espagnol;    Union syndicale Solidaires (Solidaires) – France.

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